Le Conseil Rhénan demande un aboutissement rapide de la Convention bilatérale pour l’EuroAirport et une amélioration des secours trinationaux en cas de catastrophe

L’instance franco-germano-suisse qu’est le Conseil Rhénan a siégé lundi à Bâle. Ce « parlement » trinational lance un appel aux gouvernements afin qu’ils terminent de conclure la Convention interétatique de l’EuroAirport, apportant ainsi la sécurité juridique attendue en matière de fiscalité et de droit du travail. En outre, ses représentants politiques protestent contre toute tentative suisse de contingenter les travailleurs transfrontaliers. Par ailleurs, le Conseil Rhénan exhorte à une coopération transfrontalière accrue des services de secours.

Le succès de la région économique trinationale du Rhin supérieur, qui peut s’enorgueillir d’un PIB tel que celui du Danemark, repose dans une large mesure sur ses 100 000 travailleurs transfrontaliers ainsi que sur l’EuroAirport avec ses 6 000 employés. C’est la constatation de l’ensemble du Conseil Rhénan, dont le président cette année est Helmut Hersberger, membre du Grand Conseil de Bâle. Il demande donc que les négociations qui sont en cours depuis plusieurs années entre la Suisse et la France sur des questions de droit fiscal et du travail aboutissent bientôt à la Convention bilatérale promise. On estime que c’est la seule manière de lever le blocage actuel des investissements dans les entreprises.

Les acteurs politiques de cet espace trinational mettent par ailleurs en garde devant les conséquences négatives de l’initiative populaire suisse contre l’immigration de masse, sachant que 70 000 travailleurs transfrontaliers font l’aller-retour quotidien rien que vers la Suisse du Nord-Ouest : le Conseil Rhénan prie instamment le Conseil fédéral suisse de ne pas concéder de restriction du nombre des travailleurs transfrontaliers lors de ses entretiens avec l’UE, en tout cas pas pour la Suisse du Nord-Ouest.

Quelle serait l’efficacité des secours en cas de catastrophe ?

Dans une autre de ses résolutions, le Conseil Rhénan se soucie de ce qu’en cas de catastrophe (séisme, incident nucléaire etc.) la coopération transfrontalière des secours se verrait confrontée à de nombreux obstacles. Ainsi, les scénarios de catastrophes ne font encore guère l’objet d’exercices trinationaux et on déplore l’absence d’un concept d’évacuation à grande échelle comme aussi d’un système de communication performant pour les services de secours et de sécurité. Le Conseil Rhénan avait déjà exprimé ses préoccupations à ce sujet en 2012. La présidente du Regierungspräsidium de Fribourg, Bärbel Schäfer, préconise une vision moins négative des choses ; la leçon de Fukushima aurait induit maintes mesures de portée bilatérale. Elle confirme cependant qu’il n’existe pas encore d’exercices trinationaux pour le moment, ni de concept d’évacuation pour la région du Rhin supérieur.

Au cours de la séance plénière, Guy Morin, le président du gouvernement bâlois, président cette année de la Conférence du Rhin supérieur, a présenté de nouveaux projets majeurs sur le plan transfrontalier.

Nouvelles personnalités

À la suite des élections en France, au Bade-Wurtemberg et en Rhénanie-Palatinat, le Conseil Rhénan a renouvelé un tiers de ses membres. La première des trois vice-présidences passe à un député vert du Landtag du Bade-Wurtemberg, Josha Frey (Kandern/Lörrach), qui succède ainsi à Willy Stächele ; le conseiller régional Frédéric Pfliegersdoerffer de Marckolsheim reprend la fonction de Philippe Richert, désormais président de la nouvelle région Grand-Est (Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine).

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